Petit tour dans les Ecrins

Il s’agit d’un petit tour habituel puisque je vous avais déjà fait part d’une telle promenade il y a un an. Cette-fois-ci c’était plutôt cool, enfin sur le papier. Et je n’étais pas seul : un ami (par ailleurs sûrement inconscient) ayant tenu à m’accompagner 😉

Voici donc ce petit tour (trace réalisée avec un GPS Garmin extrex 30 et carte topo France OSM topo 25):

Nous sommes partis en début d’après midi, le risque d’avalanche était limité et acceptable sur le versant prévu (2/5), et les fils solaires nous ont accompagnés quelques temps :

Fils solaires

Canon 6D : ISO 100, focale 73mm, ouverture f/10, obturation 1/800s

Mais ça c’était avant.

Après il a fallu forcer.

Peu de dénivelé d’après la trace GPS. C’est vrai que nous avons commencé par 300 m de dénivelé en ligne droite… dans la neige… molle.. trop molle… en début d’après midi : bref, il a brutalement fait très très chaud en raquettes. Tout ça pour rejoindre une route menant … à un parking (ce qui m’a valu quelques remarques 😉 ). Le reste du parcours étant « plat », nous avons pu accélérer pour arriver à mon belvédère favori :

Le Mont Pelvoux

Canon 6D : ISO 100, focale 24mm, ouverture f/8, obturation 1/400s

Sur la gauche « La Blanche » qui nous dominait depuis ses 2953m. La formation pyramidale du centre étant le mont Pelvoux (3943m) aux pieds duquel on distingue une forêt masquant le hameau d’Ailefroide impossible à joindre dans des conditions acceptables de sécurité (risque de 4/5 pour les avalanches à ce moment là, le versant à gauche du Pelvoux, à l’ombre et exposé au nord, n’ayant pas encore connu ses avalanches habituelles). Nous sommes donc versant exposé au sud, nous grillons au soleil. Sur le versant à droite on devine une partie du chemin que nous avons suivi pour cette promenade.

Nous nous remettons en marche sans grande difficulté, la pente étant faible à ce niveau. La quantité de neige accumulée sur le chemin était impressionnante : on se situait quelques dizaines de centimètres plus haut que l’année dernière!

Nous arrivons à un premier embranchement et prenons le « raccourci » : il réduit la distance, tout en augmentant la pente (même si ça reste facile) et, en bonus, nous bénéficions d’une trace peu large : nous montons donc, tels des pingouins en raquettes vers les chalets où j’avais pris un lézard se dorer la pilule en plein mois de février.

D’un seul coup un énorme oiseau décolle sans bruit devant nous.

Vite une première photo avec ce que j’ai sous la main : trop court. Je pose le sac au sol, sort prestement le zoom adéquat, excité que j’étais à l’idée qu’un aigle royal m’ait décollé sous le nez.

Finalement c’était une buse variable (Buteo buteo), mon optimisme m’ayant joué un tour dans l’identification. Elle est passé juste au-dessus de nos têtes :

Buse variable

Canon 7D : ISO 100, focale 400mm, ouverture f/5.6, obturation 1/500s

Bref, aucun rapport avec un aigle royal. Pas grave. On en a finalement vu un quelques jours plus tard, plus haut dans le ciel, plus massif, plus majestueux aussi.

La buse, elle, m’a tout juste laissé le temps de lui tirer le portrait pendant son vol, puis a pris très rapidement de l’altitude profitant d’une ascendance thermique.

Nous avons poursuivi notre route et sommes arrivés aux chalets : aucun lézard. Et pour cause, tout était encore recouvert de neige.

Nous avons donc continué notre route.

Alors que nous avancions dans une discrétion toute relative, dans une neige molle avec des raquettes couinant tout en papotant comme de vraies pies (un éléphant aurait fait moins de bruit pour tout dire), j’ai perçu un mouvement devant nous. Elle est bien bonne celle-là! Un chamois! Là, devant nous! En plein après midi! Et en plus il suit la trace que nous devons prendre!

Chamois

Canon 7D : ISO 100, focale 285mm, ouverture f/5.6, obturation 1/1250s

Nous avançons un peu, toujours discrètement avec les raquettes couineuses : il s’arrête et se retourne! On s ‘immobilise alors.

Chamois

Canon 7D : ISO 100, focale 285mm, ouverture f/5.6, obturation 1/2000s

Il regarde dans notre direction mais ne semble pas effrayé le moins du monde. A cela plusieurs éléments d’explication :

  • le vent nous était favorable, il ne percevait donc pas notre odeur,
  • nos vêtement étaient ternes,
  • il semblait être jeune (étant donnée la longueur des cornes), donc surement curieux… et inconscient,
  • il avait trop chaud, lui aussi cuisait.

Nous avons tenté de nous approcher un peu plus, l’air de rien. Il a repris sa route sans se presser, passant derrière les branches pour réapparaître dans une zone dégagée. On l’a carrément appelé, il a de nouveau regardé dans notre direction :

Chamois

Canon 7D : ISO 100, focale 285mm, ouverture f/5.6, obturation 1/2500s

… puis a tranquillement repris sa route, nous avons donc continué la nôtre.

Plus loin nous avons traversé le torrent de l’Eychauda : la neige était meilleure, nous avons donc progressé plus vite. On en  a d’ailleurs profité pour faire une petite pose goûter, le reste du parcours étant plus difficile sur la plan physique comme pour le suivi de la trace. En effet, la zone est moins fréquentée même si je n’ai pas eu besoin de sortir la carte topo ( IGN Topo 25 n°3436ET) apportée par sécurité (en plus du reste). De plus, nous étions désormais sur le versant à l’ombre, il faisait donc plus froid.

Après reprise de la marche, cette fois-ci en plus d’un mouvement nous avons entendu un bruit devant nous. J’ai donc enlevé les raquettes pour progresser plus silencieusement. Et là c’est allé très vite. Encore du mouvement : ils sont deux dans les branches, difficile à voir! Je tente de monter en parallèle, mais impossible de passer un bloc de rocher. Un troisième mouvement, cette-fois c’est clair : 3 chevreuils.

Ils ont tout simplement grimpé en ligne droite, parcourant 100m de dénivelé en quelques secondes : je n’ai même pas essayé de les suivre. Impossible de les prendre en photo, mais nous en avons pris plein les yeux. Encore heureux que nous n’étions parti qu’avec l’idée de faire une simple marche!

Nous continuons, passons la conduite forcée, traversons le ravin de Granmuson et son avalanche de boules de neige piégeuse pour enfin entamer la descente vers Les Claux : une véritable horreur dont on se souviendra longtemps. On a eu droit à tout :

  • raquettes qui se déchaussent pour cause de pente forte et de neige lourde.
  • bloqué dans la neige jusqu’aux genoux  : allez lever une jambe en pleine descente avec de la neige lourde qui bloque pieds et raquettes, vous m’en direz des nouvelles.
  • passage sur rochers fréquents par endroit, mais pas assez longs pour avoir envie d’enlever les raquettes.

Bref, c’était marrant, nous sommes arrivés plus que fatigués, il restait juste quelques kilomètres à faire pour rentrer.

 

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