De la ruche au pot : honey on my finger

Aujourd’hui on bouscule un peu les habitudes, puisque je vais vous raconter comment on passe de ça :

Ruche

E-PL5 : ISO 320, focale 12mm, ouverture f/3.2, obturation 1/80s

A ça dans la même journée :

Miel

Reflex Canon APS-C : ISO 400, focale 100mm, ouverture f/8, obturation 1/60s

Bien sûr, ceci implique un peu de matériel :

Extracteur

Un extracteur antédiluvien fonctionnant à l’huile de coude bio

Mais aussi :

Enfumoir

Un enfumoir pour mystifier les abeilles. Version d’époque polie à la suie.

Et enfin, la tenue adéquate :

Vareuse d'apiculteur

Un ghost suit pour faire peur aux abeilles.

Etape 1 : dire bonjour poliment à ces insectes sociaux.

Abeilles

E-M5 : ISO 500, focale 60mm, ouverture f/8, obturation 1/15s

Bon, ça commence bien, le temps est un peu orageux, elles sont déjà énervées de si bon matin. Hop un coup d’enfumoir et je m’écarte sans précipitation.

Je n’ai pris aucune photo de l’extraction des cadres des ruches, et pour cause, même à deux on a autre chose à faire que de prendre des photos. La tenue était la bienvenue ce jour là. Insectophobes claustrophobes s’abstenir.

Nous avons donc de beaux cadres, dans une pièce interdite aux abeilles, et avons enfin pu enlever les combinaisons.

Cadre de ruche

Voici un cadre pris en contre-plongée. Les alvéoles contenant le miel n’ont pas été operculés sur celui de gauche, mais le sont sur celui de droite.

Pendant cette petite pause, j’en profite pour m’amuser un peu.

Alévoles remplies de miel

E-M5 : ISO 1250, focale 60mm, ouverture f/8, obturation 1/125s

Des alvéoles à section hexagonale sont, parait-il, la meilleure forme géométrique qui allie contenance et résistance : comme quoi l’homme n’a pas inventé ça non plus.

Vient l’étape dite de désoperculation qui se pratique avec un… désoperculateur, une espèce de couteau. En clair, on débouche les alvéoles fermées par un bouchon de cire fabriqué par les abeilles.

Désoperculation des cadres

E-PL5 : ISO 6400, focale 12mm, ouverture f/4, obturation 1/60s

Côté photo, travaillant en lumière naturelle plutôt rare, le petit Olympus s’en sort bien à une telle sensibilité et reste manipulable facilement avec une seule main.
Côté apiculteur, tout se passe bien, l’excitation monte.
Côté gourmand : miam! On voit déjà le miel couler, l’impatience gagne.

Place à l’extracteur : on introduit les cadres (ici 6) dans l’extracteur, puis on tourne.

Centrifugation

L’extracteur est une centrifugeuse

Voilà pourquoi cet extracteur fonctionne à l’huile de coude : il faut tourner la manivelle.

Vous aurez noté une chose amusante : pour extraire le miel, on fait tourner des cadres rectangulaires placés verticalement et disposés en triangle dans un cylindre… Les plus pertinents se doutent qu’il faut inverser les cadres en cours de route, afin d’extraire tout le miel des rayons.

Toujours est-il que, comme vous pouvez le voir sur le montage précédent en bas à droite, le miel est projeté sur les parois de l’extracteur, on utilise donc la force centrifuge pour le faire sortir des alvéoles. Pour faire la photo il a fallu enlever une protection car le cylindre est normalement fermé : cette force est telle, qu’on a l’impression d’être devant un ventilateur, l’odeur de miel en plus.

Voici donc le résultat.

Vue de l'intérieure de l'extracteur

E-PL5 : ISO 800, focale 12mm, ouverture f/3.5, obturation 0.6s

Le miel a été projeté contre les parois de l’extracteur et glisse vers le fond de celui-ci grâce à la simple action de la force de gravitation (mais non je ne vais pas vous faire un cours de physique).

Dernière étape, on filtre… avec une passoire dont les mailles retiennent des morceaux de cire projetés eux aussi sur les parois de l’extracteur.

Filtration du miel après extraction

E-PL5 : ISO 2500, focale 12mm, ouverture f/2, obturation 1/60s

Il ne reste plus alors qu’à attendre un peu, 2 à 3 semaines avant consommation…. où pas quand on est gourmand 😉

Honey on my finger

E-M5 : ISO 2500, focale 60mm, ouverture f/2, obturation 1/60s

Non il n’est pas à vendre. Oui j’en suis le consommateur principal. Je peux même vous confirmer qu’il est très bon 😉

Et les abeilles aussi ont leur part, l’extraction n’étant pas totale, elles sont passées en mode pillage pour nettoyer les cadres placés devant leurs ruches à leur intention.

Pour faire du miel, on a donc besoin, l’air de rien, de connaissances biologiques, physiques et de quelques notions de math, comme quoi…

2 thoughts on “De la ruche au pot : honey on my finger

  1. Pingback: De-natura.net | Coup de froid en Luberon

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